Figs Addicted ?

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Texte trouvé sur le net (site de Jeremie Bonamant Teboul), c'est vraiment pas mal et celà explique totalement ce que certains vivent dont sof et moi.. Alors les célibataires vous êtes prévenus, pour les autres c'est trop tard Les Mecs, les figurines et leurs femmes

Evoluant depuis mon adolescence dans le milieu rolistique, je savais très bien qu’en choisissant un warhammeriste convaincu et qui plus est, fan de peinture la lutte serait difficile. La passion insidieuse de la figurine était ancrée depuis bien longtemps dans le mode de vie de mon compagnon et j’étais prête à relever tous les défis. Etant une personne relativement accro au rangement, (mon peintre de copain se plait à penser que je suis maniaque, moi je préfère dire que je suis organisée) et mon passionné d’amoureux, plus habitué au bordel organisé qu’aux samedi chiffons, la cohabitation s’annonçait comme un chemin de croix pour nous deux. Le mot qui caractérise le mieux cette passion pour la figurine et la peinture est : invasion. Définition (dictionnaire Hachette) : Irruption d’une armée d’un pays dans un autre pays (on n’en est pas loin). Pourquoi une invasion me direz-vous ? Car aucun détail de la vie de couple n’y échappe, voici donc ma démonstration en 4 points : 1) L’invasion commence tout d’abord par l’appropriation des pièces communes et du matériel divers du couple. Telle une plante grimpante la passion des figurines envahie peu à peu chaque centimètres carrés de l’appartement. L’atelier de peinture qui, après moult et moult débats, avait obtenu une place bien définie grignote inlassablement l’ensemble des pièces de la maison pour finir par se retrouver dans chaque coin ou le regard se pose. Petit à petit, poussés par une force mystique, pinceaux, figurines et pots de peinture apparaissent miraculeusement dans les endroits les plus improbables (pinceaux dans le pot de crème nivea). Certains objets de commune utilisation se retrouvent d’une utilité capitale quand il s’agit de peinture : disparition radicale et non négociable du sèche-cheveux familial, utilisation spontanée des réserves de brosse à dent pour décaper les figurines, subtilisation discrète mais efficace des verres et divers pots à eau… Matériellement parlant, tout est mis à la disposition du peintre pour qu’il puisse assouvir ses besoins créatifs. Pire, la décoration de l’appartement doit elle aussi plier. Vitrines et étrangères poussent tels des champignons pour que la sacro-sainte figurine soit protégée de toutes attaques extérieures (gros doigts peu habiles, agressions animales…) rien n’est trop beau pour valoriser et assurer longue vie aux créations. Ainsi l’appartement, à la base le lieu de vie de 2 personnes, fini par ressemblée à…en fait à pas grand-chose car c’est un amoncellement de tout et de rien. D’un coté le capharnaüm intégral, de l’autre la coin vitrine ou plutôt le temple, le palais, que dis-je le mausolée de la figurine. 2) L’invasion continue, rien n’est trop beau pour le peintre. Chacun de ses besoins, chacune de ses demandes de matériel à l’obligation d’être assouvie dans les plus brefs délais…et attention à la blonde qui aurait le malheur de se tromper dans la lecture de la divine liste de course. En effet le passionné tolère peu l’erreur et sa peinture ne saurait souffrir d’un quelconque retard, surtout d’un causé par sa blonde (brune, rousse, c’est vous qui voyez). Il faut donc s’accorder sur un langage propre au créatif si on ne veut pas faire 12 allers-retours à la boutique du coin. 3) L’invasion encore et toujours, devient cette fois plus vicieuse que jamais car hélas rien n’est gratuit sur cette terre et le budget du peintre ne connaît pas de limite. Les nombreux fournisseurs du passionné et une société en particulier l’ont très bien compris (voir trop…). La passion a donc malheureusement un prix et la donation à la cause atteint certains mois des sommets inattendus (alors qu’ils ne viennent pas nous disputer si on a lâchement craqué sur une paire de chaussures à 150 euros !!!). En effet il semble vital, pour que les réalisations soient parfaites, que l’artiste dispose de 42 pinceaux identiques, 612 pots de la même peinture et je ne parle pas des blisters de figurines entassés par centaines dans le tiroir de l’atelier. (Est-ce que moi j’ai 12 tubes de mascaras ???...Heu c’est pas vraiment un bon exemple…passons !!!) 4) L’invasion dans son plus mauvais visage apparaît comme voleuse de temps. En effet celui-ci file vite quand le passionné s’affaire. Il est parfois difficile de cautionner que son conjoint passe les ¾ d’un week-end à tripoter son bout de métal plutôt que de s’attarder sur sa relation de couple. La peinture devient alors une tierce personne, voir parfois une rivale, on peut vite se retrouver dans le rôle ingrat du porteur de chandelle. Alors face à cela que faire ? Ne sont-ils vraiment que des gosses face à leurs jouets ? Hé bien non, ce sont des passionnés et par amour on se doit de respecter leurs sentiments, à conditions qu’ils tiennent compte (de temps en temps) des notres. Au final j’ai cédé du terrain, et sûrement comme beaucoup d’autres, je me suis investie à mon tour dans cette passion. Coach ou Popom-Girl je suis sa première fan. Il faut dire que mon sens artistique frôlant le néant absolu (peut-être qu’un jour je montrerai la seule figurine que j’ai peint dans ma vie…non c’est un secret), le voir s’affairer comme un fou sur un bout de métal plus petit que mon tube de rouge à lèvre relève pour moi du miracle. Alors voilà, entraînée dans cette spirale je le suis. Tantôt au stade de France pour faire la mule face à 4000 passionnés en délire, tantôt à Lyon pour un stage de peinture plus intimiste. Je traverse ce petit monde de la peinture et de la figurine sans vraiment savoir ou cela nous mènera, mais qu’importe, le bonheur n’a pas de prix.